EPARGNE ET PLACEMENTS FINANCIERSMARCHES FINANCIERS

Comment gérer ses émotions lors d’une fluctuation de marché ? (2ème partie)

2ème Partie : les erreurs à ne pas commettre et les recommandations .

Nous avons compris que les émotions influencent le comportement de l’investisseur qui n’est plus rationnel dans sa prise de décision. De nombreux économistes et gérants de fonds se sont penchés sur l’étude du comportement des investisseurs en bourse. La finance comportementale est née, ainsi dénommée depuis les années 2010 et  objet d’une bibliographie importante. On trouve ici  les quelques best-sellers et les parutions d’auteurs très connus comme  Jym Rogers, et Warren Buffet (gérants de fonds à la renommée internationale), des économistes comme Daniel Kahneman (cité dans le précédent article – prix Nobel en 2002) en passant par Gary Becker (prix Nobel en 1992)  et Robert Shiller (prix Nobel en 2013)

Pourquoi vendre en période de baisse ?

Actuellement, nous nous situons dans le point bas de la courbe des émotions (capitulation, dépression,…). Un ensemble de facteurs lié à notre environnement nous inciterait à vendre.

  • L’histoire

Le passé proche (fin d’année 2018) a eu déjà son propre impact. Les investisseurs ne veulent pas revivre cette rapide baisse de fin 2018 qui s’est terminée dans le rouge pour toutes les catégories d’investissement (sauf les SCPI).

  • L’information

Aujourd’hui, c’est le poids des informations négatives (médias relayant en boucle les mauvaises nouvelles) qui joue un rôle anxiogène pouvant déformer la réalité. L’investisseur néophyte ne voit ici que baisses et pertes, …

  • Le mimétisme

Les investisseurs ont un comportement ‘’moutonnier’’ … en phase d’euphorie comme en phase de dépression. Ainsi par exemple, ils investissent au plus haut de la courbe, (phase d’euphorie),  quand l’environnement est très positif, avec la peur de manquer le ‘’bon investissement’’ ou la peur de perdre une ‘’opportunité’’. A contrario, ils vendent  alors que le marché chute. Manquant  d’analyse rationnelle.  Ils ne font que regarder le marché et ce que font les autres investisseurs… qui n’ont pourtant pas tous les mêmes contraintes !

Pourquoi faut-il éviter de vendre quand la bourse est basse ?

Tant que vous n’avez pas vendu, vous n’avez pas perdu d’argent. Comme toutes les classes d’actifs, il existe des variations.  Dans l’immobilier, les fluctuations sont moins brutales, elles sont surtout moins visibles.

  • Privilégier l’investissement lors de marché bas :

Un dicton boursier nous dit ‘’ il faut acheter au son du violon et vendre au son du canon’’ (acheter la rumeur, vendre les faits). Cela signifie qu’il faut privilégier l’investissement lorsque les marchés sont bas afin de pouvoir profiter du rebond et savoir revendre quand la bourse est haute. Mais trouver le point bas est difficile, de même que  sortir d’un marché haut est contre nature. Un autre dicton boursier nous dit :’’les arbres ne montent pas au ciel !’’ , il faut savoir vendre quand la bourse est au plus haut.

  • Garder le cap

Aujourd’hui, avec la crise actuelle, gardons en tête nos objectifs sur le long terme, (des études ont montré l’intérêt de rester ici investi et d’éviter de vendre).  

En cédant au plus bas, on risque de rater les rebonds qui pourtant peuvent être spectaculaires , même sur une seule journée.

Sur une période de 5 ans, de 2012 à 2016,  la performance du CAC40 annualisée est de+ 11.78%/an si on reste investi à 100%  ou de -7.11%  en loupant les 30 meilleurs jours. (Source Morningstar)

Une autre étude indique une performance cumulée sur 24 ans  sur le CAC40 – de 1992 à 2015   + 452% en restant investi et de  -15% en retirant les 30 meilleures journées ! (Source Fidelity)

  • Réaliser les arbitrages dans une même catégorie d’actifs

Un  marché bas, comme nous le vivons aujourd’hui, qui a décoté de façon indifférenciée toutes les entreprises (de toute qualité et tout secteur d’activité) n’empêche pas de réaliser des arbitrages d’un fonds vers un autre de même nature.

  • Investir progressivement

Concernant les liquidités restant à investir ou lors d’un investissement initial sur un contrat, il est recommandé d’investir en plusieurs fois  afin de lisser les variations. Il est difficile de rentrer sur le point bas ! Et surtout ne pas oublier de garder une poche de liquidité.

En conclusion :

Outre le  principe majeur de la diversification, qui permet de réagir plus rationnellement (ou de temporiser) quand un secteur s’effondre en quelques jours (comme ce que nous venons de vivre avec la crise du COVID- 19),  l’investissement en bourse est un placement de long terme. Les marchés financiers ont toujours fluctué à la hausse comme à la baisse. La part investie sur les actions et autres actifs risqués doit avoir un horizon de 4 à 8 ans (minimum). Cet investissement doit être géré dans le temps, avec des arbitrages (achats et cessions de fonds*) pour être investi sur un secteur  plus porteur, ou dans une autre zone géographique.  La répartition par catégorie de fonds  (Actions, Obligations, fonds euros,…) doit surtout respecter votre profil de risque.

A la lumière de tous ces conseils, soyez toujours informé et accompagné d’un conseil en gestion de patrimoine !

*un fonds = une unité de compte= un OPCVM